27 novembre 2011
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17:56
Jacqueline
Persini-Panorias
Tard je t’ai reconnue
Aspect
103 p., 16 E
Ou l’incantation du deuil enfin advenu : « À toi mère je dis tu as bien fait de mourir ». De sa petite voix une tenace petite devenue psychanalyste, l’un(e) des rares à pratiquer
en poète une rêverie partagée dans « l’interaction [d’un] silence »¹ déchargé de concepts, paraphrasant Saint-Augustin dans son intitulé, alternant - prosimètre - les formes, corps,
polices de la litanie avec le concours inspiré de son éditeur – parle, parle enfin l’amour impossible : « N’aie pas peur avec mes petits bras je te protégerai des bêtes [ …] ma
méconnue au cœur brulé peut-être naîtras-tu dans un autre pays ? » La mauvaiseté de mère assourdie par l’amour d’une mère-grand, un lyrisme réparateur s’inscrit sur une tombe sans nom.
Éboulant le silence entombé sur le meurtre d’une autre aïeule. Dans ce récit-poème de sa maturité l’auteure de poèmes-récits d’analyste² puis de poésie / jeunesse³, à la faveur de ce qui mieux
que mort devrait « n’être refusé à personne »⁴- a trouvé langue.
CHRISTOPHE STOLOWICKI
1 Harold Searles
2 Mon préféré Herbes vivantes, L’Harmattan, 1996
3 Notamment Si petits les oiseaux, Le Dé bleu, 2003
4 Jorge Luis Borges