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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 09:30

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            Poèmes à dire : La Francophonie : 38 poètes contemporains                     

 

Poèmes à dire la francophonie, Nicole Brossard,  Le castor astral 2002


 
L’anthologie est la meilleure porte d’entrée dans la poésie contemporaine. Evidemment, elle ne dispense pas de lire une recueil complet dès que l’occasion se présente : « le poème n’en reste pas moins un espace dans lequel chacun ajoute à son plaisir, soustrait quelques peurs, s’aventure à revoir les couloirs secrets de l’enfance… »
 
L’anthologie de Nicole Brossard, bien que datée de 2002, demeure un témoin pertinent de la richesse poétique  et de l’émulation francophone. Elle amène au dépassement des académiciens (Yves Bonnefoy, Jacques Roubaud, omniprésents dans les publications parisiennes, cités partout, par ignorance, mépris de ce qui s’écrit dans notre langue après Malberbe).
 
La préface  très précise à propres des « petites clés » nécessaires dans l’existence présente trente cinq poètes (environ). Certains noms sont des « classiques de la francophonie » (Savitzkaya, Utam’si, Claude Beausoleil). D’autres, révélateurs  si bien qu’il serait inexact de conclure expéditivement au déclin de l’invention poétique, terrassée par le roman, le cinéma, les médias idiots, les politologues, les postfreudiens, les résistants humanistes - Stéphane Hessel -.
Il est temps de lire Herménégilde Chiasson, Denise Desautels,, Aldellatif Laâbi, Ariane Dreyfus.
Utam’si est le grand poète congolais (1931-1989), auteur de Feu de brousse , et romancier, un des aînés de la poésie africaine contemporaine. Nicole Brossard éclaire un aspect peu connu d’Eugène Savitzkaya, aux yeux de beaucoup avant tout romancier. Le poème d’Herménégilde Chiasson « Amériques », un hymne amer,  construit et enthousiasmant, impose déjà une œuvre malheureusement inaccessible rue Gay-Lussac en France où les éditeurs récidivent et publient n’importe quel brouillon de Bonnefoy et  Roubaud, les Zemmour et Naulleau post-surréalistes, et  d’autres Marx Brothers du Parnasse,.
Denise Desautels est venue en Lorraine pour le Printemps des poètes en 2011 : «…. Ma langue caresse ton bruit, caresse ta marche, ton frémissement, ton feu, longe ta falaise, la dévale, inconsolable, se creuse, gouffre… ». Mitraille impressionniste de mots et de maux difficiles à cautériser. Comme Denise Destautels le chuchote, « toute phrase est injuste/ parce qu’elle nous contourne ».
 Dans ce collage de citations, Ariane Dreyfus apporte son image désormais célèbre : « Comme une femme se glisse sous un homme / Je lis votre écriture / Ou c’est alors moi qui écris couchée ».
Les courtes biographies et la bibliographie des poètes permettent de retourner les pages de l’anthologie et de découvrir des œuvres discrètes, où les raccourcis percutants questionnent le lecteur et l’invitent à entrer dans un imaginaire différent du sien :  « Un vaisseau traverse la peur / Naturellement / il préfère aux prophètes / tous ceux qui n’ont rien dit / l’oiseau n’est que géométrie… Dans l’inimportance d’une vie, / un homme fracasse la géométrie. /Poliment. /  - Fracasser poliment / la géométrie euclidienne ?
Vivre un quiproquo impérial.
New York
Est un dessin d’enfant
Qui menace

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